"D'Egypte , j'ai appelé mon Fils "
C’est sur un appel fait aux Evêques de France les invitant à être proches des chrétiens d’Orient que notre Evêque Mgr Nicolas Brouwet a fait le choix, suite à une soirée-débat, à laquelle nous participions, présentant la situation des femmes égyptiennes ; de se rendre auprès des chrétiens d’Egypte.
Il nous a ainsi demandé s’il pouvait aller visiter nos communautés sur place et rencontrer les familles de nos jeunes sœurs résidant au Mokattam dans un des quartiers du Caire.
Que de grâces reçues lors de ces 3 journées de présence en Egypte.
Arrivé au Caire le 18 juin accompagné de 3 de nos jeunes sœurs : Sr Blandine-Démiana, Marsa et Neamate ; Monseigneur Brouwet a rejoint notre maison située dans le quartier d’Héliopolis au Caire, où sr Isabelle-Marie, notre Supérieure Générale était déjà présente sur place depuis quelques jours pour la visite annuelle. Sur place, les 115 résidents et l’ensemble du personnel étaient à la fête.
Les 7 religieuses de la communauté se réjouissaient de la visite de notre Evêque.
Après une courte nuit de repos, nous pouvions partir à la rencontre de tous ceux et celles qui font la richesse de ce si beau pays.
Nous avons débuté par la visite de deux monastères : Deir el Sourian de la Vierge Marie et Saint Macaire. Tous deux situés dans la Wadi-Natroun au milieu des dunes de sable entre Alexandrie et le Caire.
Nous retrouvions là, auprès des moines, les origines de l’érémitisme chrétien et nous goûtions l’héritage spirituel qui aujourd’hui est la force des chrétiens persécutés.
Nous avons eu le privilège de nous recueillir sur la tombe de Matta-El-Maskine, moine copte décédé en juin 2006, auteur de très nombreux ouvrages spirituels, père de nombreux moine et ascète érudit.
Il fut 37 ans le Père Spirituel du Monastère Saint Macaire le Grand en Egypte et en fut aussi le fervent défenseur de l’unité chrétienne.
Ainsi plongés au cœur de la spiritualité copte, nous nous sommes rendus à Alexandrie dans notre deuxième lieu de mission en Egypte où nous accueillons 70 personnes âgées.
Religieuses, résidents, employés, amis de la maison attendaient tous notre arrivé car ils nous réservaient un accueil chaleureux, musical et gestué par des danses égyptiennes représentant le pays dans toute sa diversité.
Ces instants de joie et de partage furent accompagnés de nombreuses photos et échanges de cadeaux, mais aussi d’une dégustation de multiples spécialités orientales dont notre Sr Monique a la spécialité.
Après cette courte halte à Alexandrie, notre pèlerinage s’est poursuivi dès le lendemain matin, après la célébration de l’Eucharistie en direction du Caire, dans le quartier du Mokattam, très connu depuis le jour où Sr Emmanuel des Sœurs de Sion, a souhaité vivre auprès des chiffonniers du quartier, les aimant, les servant et récoltant des fonds pour les aider. C’est dans ce quartier que nous avons été invités à prendre le déjeuner dans la famille de nos jeunes sœurs : Marsa et Neamate. C’est ainsi que Monseigneur a pu découvrir la ferveur des chrétiens de ce quartier où durant les derniers événements révolutionnaires les habitants se regroupaient par milliers pour veiller, jeûner et prier ; invoquant Dieu de ramener la Paix dans le pays.
En Egypte nous sommes touchés par la foi et l’engagement des chrétiens, tous plus dévoués les uns que les autres. Les habitants du Mokattam, plus connus sous le nom de chiffonniers du Caire, sont aujourd’hui plusieurs dizaine de milliers et incarnent quotidiennement par leur confiance et leur charité le miracle du déplacement de la montagne du lieu sur laquelle est fondé tout le quartier et dont le monastère est le cœur. Ce miracle représente le symbole de la foi de tout un peuple qui converge chaque semaine par milliers vers ce monastère pour y prier, invoquer le Seigneur et entendre les prêches enflammés de nombreux moines et prêtres.
Au cœur de ces ruelles du Caire, nous avons été très chaleureusement reçus par les familles de Marsa et de Neamate qui nous avaient préparé de très nombreuses spécialités culinaires orientales qui venaient colorer une table magnifiquement dressée.
Lors de ces agapes orientales, nous avons eu la joie de découvrir dans la joie et la simplicité les familles de nos deux sœurs, mais aussi de faire la connaissance de Mr Markous, responsable d’un centre pour handicapés financé et par de nombreux bienfaiteurs internationaux et animé avec un dévouement sans mesure par de très nombreux bénévoles et quelques salariés : médecins et kinés, chargés quotidiennement, par groupe de niveaux de former et d’accompagner des enfants handicapés. L’ensemble de ces bénévoles si dévoués sont là pour soigner, éduquer, mais aussi préparer des animations, sorties et rencontres liturgiques pour tous ces enfants et leurs familles.
Ils ont aussi une très grande action auprès des personnes âgées et handicapées vieillissantes du quartier, qu’ils visitent individuellement et soignent très régulièrement à domicile tout au long de l’année avec des aides matérielles, humaines ou alimentaires plus importantes à l’occasion des grandes fêtes liturgiques.
Après cette si belle journée nous avons eu la joie de retrouver notre communauté du Caire où le lendemain après-midi nous avons pu aller rendre visite individuellement à l’ensemble des résidents. Avant ce temps simple et fraternel, dans la matinée, nous étions chaleureusement reçus par le Patriarche Copte-Catholique : Monseigneur Ibrahim Isaac Sidrak.
Ainsi s’est achevé, après un temps de partage avec la communauté réunie, le temps de rencontre souhaité par Monseigneur Brouwet : Journées simples et fraternelles, riches en gestes et paroles de fraternité et de paix.
Aujourd’hui, à travers de nombreux témoignages de personnes présentes au Mokattam, nous avons pu goûter la paix née de ces rencontres fraternelles.
Extrait du texte de l’invitation du Pape François pour le 8 juin 2014 au Vatican :
« Je désire … faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix. J’offre ma maison, au Vatican, pour accueillir cette rencontre de prière.
Tous nous désirons la paix ; beaucoup de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes ; nombreux sont ceux qui souffrent et supportent patiemment les efforts de beaucoup de tentatives pour la construire. Et tous – spécialement ceux qui sont placés au service de leur peuple – nous avons le devoir de nous faire instruments et artisans de paix, avant tout dans la prière.
Construire la paix est difficile, mais vivre sans paix est un tourment. Tous les hommes et toutes les femmes de cette Terre et du monde entier nous demandent de porter devant Dieu leur aspiration ardente à la paix. »