Temps d'évangélisation
Le 26 et 27 mars nous avons été sollicitées pour vivre un temps d’évangélisation au collège « la Chaineraie » à Puyricart , petit patelin se situant à quelques kilomètres d’Aix en Provence.Cette invitation se situe dans la continuité de l’initiative pastorale entreprise par Monseigneur Dufour, archevêque d’Aix en Provence, qui a souhaité enclencher un projet de ré- évangélisation des établissements scolaires catholiques.
En vue de cette évangélisation, divers groupes tels que (« Palavra viva », « Les Franciscaines missionnaires de Cholet » les jeunes de « jeunesse lumière » « La communauté « Schalom » etc… ), ont été appelés, dans tous les établissements catholiques scolaires du diocèse, afin de témoigner de l’amour toujours vivant du Christ qui a livré sa vie sur une Croix, afin de sauver l’universalité du genre humain.
Le collège Puyricart qui compte actuellement 400 élèves a répondu à cette invitation, en consacrant une semaine à cette évangélisation.
Pour cela l’établissement a fait appel dans un premier temps aux jeunes de Jeunesse Lumière qui sont venus durant trois jours porter la joyeuse nouvelle à des élèves des classes de 4ème et 3ème.
Ces jeunes pleins d’enthousiasme, ont témoigné de ce qui les faisait vivre en profondeur et ont passé beaucoup de temps auprès des collégiens, écoutant et répondant à diverses questions existentielles que se posent les jeunes aujourd’hui. Ayant passés trois jours pleins auprès de ces jeunes, ils ont également partagé avec eux les temps de vie à l’internat.
Maude une jeune de «Jeunesse Lumière » nous a confié le besoin qu’ont les jeunes d’être avant tout écoutés et aimés.
Dans une société éclatée, où les valeurs fondamentales qui doivent aider à bâtir et à élever l’humain semblent s’envoler de toute part comme feuille morte en automne, beaucoup de jeunes d’aujourd’hui quand à eux paraissent se remettre en quête d’un sens plus profond de la vie, que la société dite « avancée » semble leur refuser.
C’est une éducation à la foi qui passe par un labeur long , patient et tout en profondeur que cherchent à vivre dans ce collège de 400 élèves, des personnes soucieuses de semer des lumières évangéliques dans le cœur de ces jeunes qui ont une soif consciente ou non de rencontrer Dieu.
Actuellement ce groupe de personnes (constitué du directeur du collège, d’une responsable en pastorale depuis cinq ans, madame Brunet Véronique, et de cinq catéchistes), accompagne à travers la catéchèse, une centaine d’élèves de classes différentes allant de la sixième à la troisième.
Un prêtre est régulièrement à la disposition du collège pour venir simplement écouter les élèves et parfois leur permettre s’ils le souhaitent de vivre le sacrement de réconciliation.
Cette année trois élèves de ce collège ont demandé à être baptisés et sont en cheminement pour recevoir ce sacrement.
Quant à nous, nous avons pris le relai de « Jeunesse Lumière » et c’est auprès d’élèves de classes de 6ème et 5ème que nous avons été conviées, durant une journée et demi afin de témoigner de notre appel à la vie religieuse et par la même occasion nous avons essayé de rendre compte du Charisme de nos fondateurs.
Ce fut pour nous une grande joie d’aller à la rencontre de ces élèves afin de leur communiquer notre bonheur d’avoir fondé notre vie sur le Christ.
Ces temps ont été pour nous des temps de surprises devant la soif qui se donnait à voir chez ces jeunes par les nombreuses questions qu’ils posaient lors du temps « questions-réponses ».
Nous étions souvent prises par le temps pour répondre à toutes leurs questions.
Ces interpellations faisaient preuve d’une certaine maturité dans leurs interrogations.
Exemple : « On sait qu’il y a le Père et Jésus, est ce qu’il y a quelqu’un avec eux? » « Jésus est venu nous sauver, mais il est venu nous sauver de quoi ? »
« Qui a crée Dieu le Père ? » « Jésus avait des parents : Joseph et Marie, est ce que DIEU avait des parents ? » Trois fois des garçons nous ont demandé s’il existait des congrégations masculines.
Il y a eu aussi des questions sur le parcours à réaliser avant de s’engager pour toujours.
Nous avons senti également que cette question « pour toujours » les taraudait et ils y sont d’ailleurs souvent revenus.
Nous entrecoupions nos témoignages par un chant que l’on avait écrit sur le tableau et qui s’intitulait « Louons le Seigneur, Il est Vivant », nous les invitions ensuite à une simple chorégraphie, ce qui les mettait en joie et en mouvement.
Marsa à la fin du chant, leur posait chaque fois la question : Pourquoi on loue le Seigneur ?
Certains répondaient selon les paroles du chant : « parce qu’il est Vivant », d’autres « parce qu’Il est Dieu, » « parce qu’il nous a créés… »
Un fiorreti d’un élève : « On loue le Seigneur comme on loue un appartement. » Nous avons souri intérieurement. Ensuite ce même élève a posé des questions sur l’internationalité de nos communautés.
A la fin de ce temps de témoignage nous avions proposé à chaque élève de tirer dans un panier, une parole évangélique, qui puisse devenir pour eux la source d’un appel, comme elle le fut pour nous dans nos vies.
C’est un moment heureux d’échange et de partage que nous avons vécu tous ensemble autour de Celui qui est la Vie et l’Espérance de nos vies.
Puisse le Seigneur éclairer la route et la conscience de ces jeunes et se dévoiler de plus en plus à ces cœurs avides de sens et qui portent en eux tant de questionnements.
Le Seigneur qui certainement selon la Parole de l’Evangile leur adresse cette exhortation, « Qui vient à moi n’aura jamais faim, qui croit en moi n’aura jamais soif » Jn6(35)
Soeur Marie-Laurence